17 février 2007

Y'a des fêlés partout

Il y a des expériences traumatisantes que je ne souhaite à personne, et celle d'aujourd'hui m'a vraiment foutu les jetons comme rarement.

Résumé de l'histoire :

Nous devions aller acheter quelques trucs à Louvain-la-Neuve avec ma soeur, et on se décide à prendre le bus vers midi. On mange sur place, on achète tout ce dont on a besoin, on retourne à l'arrêt de bus, et c'est là que le show commence.

Un gars, la cinquantaine, le regard bon et manifestement sympathique se poste à côté de ma soeur et moi et nous demande simplement s'il peut faire aller sa mini-radio. On lui répond qu'il n'y a pas de problème, que ça ne nous dérange pas, et on se remet à papoter.
Je ne comprendrais que plus tard pourquoi le gars nous posait cette question, et ce n'était pas que par gentillesse, il voulait vraiment entamer la conversation avec nous.
Arrive un petit blanc dans la conversation avec ma soeur et le gars réattaque. "Excusez moi, je peux vous demander ce que vous faites comme étude ? Si ce n'est pas indiscrêt".
Ne voyant aucune objection à la chose, je lui répond être en communication, et là le mythomane entre en scène.
Il commence à nous baratiner que c'est génial ce que je fais, me demande en quelle année je suis, enchaîne la discussion à une vitesse vertigineuse passant du coq à l'âne n'importe comment, et je suis incapable de vous résumer tout ce qu'il nous dis. En gros on est passé rapidement sur son métier, les langues qu'il connait, le fait qu'il faut voir d'autres cultures, voyager, que manifestement il a du pognon, qu'il fait de la consultation maintenant, qu'avant il était traducteur, on commence à échanger quelques mots en anglais, il me dit qu'il faut que je pratique plus, il me lance que j'ai rougi quand j'ai commencé à parler anglais, pour lui il ne faut pas, au contraire, et que tout ça c'est uniquement parce qu'on a peur de faire des fautes, mais ce n'est pas grave, etc, etc, etc...
J'ai sans doute oublié pas mal de choses dans la bataille mais peu importe.

Arrive enfin notre bus, et évidemment le moulin à parole monte avec nous, s'installe pas trop loin et continue la conversation, un peu tout seul... façon monologue répété des centaines de foix. Il pose quelques questions, nous demande nos prénoms, mais ne nous laisse pas la possibilité de couper court à la conversation.
Je le sens bizarre, nerveux, comme s'il voulait arriver à un certain endroit dans son baratin. Et c'est le cas. Il me parle des activités qu'il fait actuellement, et de son prochain boulot de traduction qui pourrait lui rapporter 1 million d'euros. Mais il va avoir besoin de recruter.
On y est. Il est manifestement intéressé par moi (pourquoi ? parce que je lui ai dit 5 mots en anglais ?) et me demande mon adresse email. C'est une erreur, il s'en rend compte lui-même, et change vite sa phrase en "je vais plutôt vous donner mon email".
Il nous lache deux adresses dont une que je pense assez explicite (marieauxmainsdor), vous allez comprendre.
Très finement il entame la conversation avec ma soeur, et là aussi il sait exactement où il veut arriver. Il met plus ou moins 1 minute avant de lui demander où l'on habite. Ma soeur rétorque poliement "près du centre de wavre", mais il insiste avec un "où ça, précisement ?".
Ma soeur a encore le temps de rajouter "près de la gare" avant que je ne lui tape pas très discrètement la jambe histoire de lui faire comprendre ce qui se passe.
En un quart de seconde je me rend compte que ce type est plus qu'un mythomane qui a besoin de parler. C'est manifestement un gars un peu dérangé, voire un pédophile, qui veut clairement savoir où l'on habite. Je lui dit clairement qu'il n'a pas à connaître notre adresse, mais il n'est pas du genre à se laisser déconcerter par ça, et enchaine rapidement avec un "vous avez tout à fait raison" et reprend son monologue.

Manifestement déçu et maintenant mis au jour, le type se prépare à descendre au prochain arrêt.
Il nous souhaite la bonne journée et ma soeur et moi poussons un ouf de soulagement de voir qu'il ne descend pas au même endroit que nous. Imaginez qu'il nous suive jusque chez nous, qu'est-ce qu'on aurait fait ? Je n'ose même pas l'imaginer et j'en tremble encore.
La dame assise un peu devant nous se retourne et me regarde du genre "vous l'avez echappé bel", je la remercie de s'inquièter et lui fais un petit signe histoire de lui dire que ce gars était vraiment fou.

Enfin arrivé chez nous, nous tremblons ma soeur et moi. Je n'ose même pas penser à ce qui se serait passer si ma soeur avait été seule.

Ce connard nous a pourri la journée et j'espère vraiment ne jamais le recroiser.
J'ignore si je peux faire quelque chose avec les emails qu'il nous a donné, et je ne pense pas que j'ai le droit de l'accuser de quoi que ce soit.

Je suis écoeuré.

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