Choc émotionel

Aujourd'hui un oiseau s'est crashé sur la vitre de ma cuisine. Au début il était juste sonné, mais après il s'est couché par terre. Il a commencé à respirer de plus en plus difficilement, ses pattes remuaient dans le vide de moins en moins vite.
Ses yeux ont fixé le vide, sa tête s'est posée sur le sol, puis après 3 dernières inspirations il s'est stoppé net, sans vie.

J'ai du le regarder pendant 2 minutes, inerte, avant de me rendre compte que s'était vraiment fini. Un simple coup sur une vitre et s'est terminé.
Si éphémère.

J'ai encore du mal à accepter ce qui s'est passé, voir un oiseau mourir sous ses yeux c'est horrible.
Et pourtant ce n'est qu'un oiseau.

Mais ça m'a permis de me rendre compte d'une chose : la mort à la télé et la mort en "vraie"/en face sont deux choses totalement distinctes.

D'un côté on subit l'image, on zappe, on tombe sur le journal, ce n'est qu'un écran sur lequel des images s'affichent.
De l'autre, on vit l'image, on observe, presque en participant à l'action.
Et si j'avais pu sauver cet oiseau ?

Cela m'a permis d'éclairer certaines pensées dans mon esprit : on peut devenir insensible aux images, pas à la réalité.
Mais plus important encore, le fait de voir une chose sur un écran est totalement à part.

Je peux donc maintenant de plein droit rire au nez des détraqueurs de la violence télévisuelle, voire vidéoludique, en leur prouvant que c'est pas parce que je tue du zombie ou de l'extra-terrestre ou bien que je regarde scream à le télé que j'en perds ma sensibilité ou mon humanité.




Aujourd'hui un oiseau s'est crashé sur la vitre de ma cuisine, et j'ai failli en pleurer.